Je suis la forêt que tu pénètres

Je suis la forêt que tu pénètres, pour se confondre l’un dans l’autre… Puis reconnaitre sur les rondins des « vulves d’arbres » prélevées en forêt mais aussi des branches et des cornes aux formes légèrement phalliques. Cependant, ces concrétions ne sont ni féminines, ni masculines, ni minéral, ni végétal. Elles ne sont que des traversées, des interpénétrations de différentes matières de grès, de bois, de corne pour finalement devenir quelque chose de précieux et nous apparaître à travers du bronze.

Faire feu de tout bois

Le fagot est constitué d’un ensemble de bâtons, une sorte de famille qu’on emporte avec nous, qui pèse mais nous réchauffe le cœur. Ici, le foyer apparaît de manière ambivalente : il est réconfortant mais peut également se révéler hostile et brûlant. Car cette silhouette sombre paraît consumée, elle repose sur un socle qui est lui même carbonisé. Une créature qui semblerait renaître de ses cendres, se relever…

Face à face

Les bustes, moulages d’oeuvres antiques, m’ont inspiré pour créer une série de six figures en grès, proposant une réinterprétation des
tirages du Musée des moulages de Lyon. A chaque relecture, un détail de l’œuvre de départ est repris, détourné, exacerbé : ornement végétal, bandeau, ou encore boucles de barbe sont autant d’éléments déterminant l’identité de l’œuvre. Ainsi naît un face à face : entre les époques
(antique et contemporaine), entre les matières (plâtre contre grès) et entre les formes (définies et indéfinies).

Homonculus malaxés

Une forme pétrie qui peut rappeler sur le plan onirique ce qu’Hans Carossa rêve pour le sculpteur dans son livre Une Enfance. Le modeleur endormi présente son songe et son travail dans ces termes : « Je malaxai et pétris la pâte un petit moment et tins soudain dans ma main un petit homme merveilleusement beau ». Ce que Gaston Bachelard appelle un « Homonculus malaxé » dans La terre et les rêveries de la volonté

Contrapposto – La mariée

Ce déhanchement se réfère autant à la posture de la statuaire antique qu’aux sculptures fragmentaires. Pourtant, il ne s’agit pas ici de marbre fragile et morcelé…  mais de la mollesse des coussins et des corps. Des pieds d’argile, tels des talons d’Achille, qui soutiennent une masse de tissus avachis : de veilles dentelles et de fleurs fanées. Des traces de boues qui se confondent en reflets dorés.

Ravaler ses humeurs noires

Ravaler ses humeurs noires, 2018, grès et porcelaines, installation de huit éléments de dimensions diverses placées au sein d’un étang envasé à Vernand (Festival Polycultures, mai 2018).

L’œuvre crée l’illusion que l’on draine la vase, que l’on filtre dans le secret les humeurs noires de ce  paysage désolé. Les sucs produits par ce curage expriment ce sentiment de mélancolie avec ces larmes recueillies dans des porcelaines fines et délicates. Cet ensemble en céramique présente ainsi un circuit fermé donnant la sensation que ces concrétions organiques consomment directement ce qu’elles produisent, qu’elles transforment la bile noire en mélasse douceâtre

Purger sa peine

Il s’agit d’une masse en grès sombre, comme une pierre volcanique,  une pierre de folie percée par des entonnoirs en porcelaine qui diffusent une substance blanchâtre : un remède ou un poison… Une substance qui forme des larmes épaisses, fertiles et crémeuses dégoulinant le long du socle et sur le sol.

Le ventre mou

Masse creuse, montée aux colombins. Ventre mou avec de la salive aux bords des lèvres.

Aux verges suspendues

Eléments en porcelaine fixés au mur à la manière de soliflores accueillant des petits bouquets de fleurs fraîches. L’ensemble propose ainsi un motif nous présentant la fragilité des hommes, ou serait-ce le déclin de nos amours ?

Cagoules

Différents modèles de cagoules moulés, écrasés au sol et enchainés. L’ensemble est réalisé en grès noir, imitant à la fois le cuir et le métal. Une condition qui rappelle les mots de l’écrivain annonçant que : «  L’homme passe la moitié de sa vie à se forger des chaînes et l’autre moitié à se plaindre d’avoir à les porter