Le fagot est constitué d’un ensemble de bâtons, une sorte de famille qu’on emporte avec nous, qui pèse mais nous réchauffe le cœur. Ici, le foyer apparaît de manière ambivalente : il est réconfortant mais peut également se révéler hostile et brûlant. Car cette silhouette sombre paraît consumée, elle repose sur un socle qui est lui même carbonisé. Une créature qui semblerait renaître de ses cendres, se relever…

Les bustes, moulages d’oeuvres antiques, m’ont inspiré pour créer une série de six figures en grès, proposant une réinterprétation des
tirages du Musée des moulages de Lyon. A chaque relecture, un détail de l’œuvre de départ est repris, détourné, exacerbé : ornement végétal, bandeau, ou encore boucles de barbe sont autant d’éléments déterminant l’identité de l’œuvre. Ainsi naît un face à face : entre les époques
(antique et contemporaine), entre les matières (plâtre contre grès) et entre les formes (définies et indéfinies).

Ce déhanchement se réfère autant à la posture de la statuaire antique qu’aux sculptures fragmentaires. Pourtant, il ne s’agit pas ici de marbre fragile et morcelé…  mais de la mollesse des coussins et des corps. Des pieds d’argile, tels des talons d’Achille, qui soutiennent une masse de tissus avachis : de veilles dentelles et de fleurs fanées. Des traces de boues qui se confondent en reflets dorés.

Accumulation d’objets et d’accessoires de literie pour cet agglomérat d’oreillers ligotés. A travers les plis et les bosses, la courbure d’un corps se devine et les battements des pieds animent les drapés. Une suspension qui convoque la fantaisie de nos rêves, ayant l’air de ne pas avoir l’air…

Au sol, une petite maison en acier présente avec gravité l’aspect sédentaire et casanier. Ce n’est pas une niche qui abrite puisqu’il n’y a pas d’entrée, c’est un poids au bout d’une chaîne qui cherche à nous ralentir… Mais rien n’est attaché à cette chaîne et le collier de serrage est resté ouvert.

Des fines lanières que les tanneurs produisent comme rebut, en rabotant le cuir. Une matière qui rappelle les cendres et se ternit au contact de l’air pour laisser apparaître différents niveaux de gris. Deux pieds pour un tertre funéraire.

Prix du public 2012, Jeune Création, Atelier Blanc

Il s’agit d’une masse en grès sombre, comme une pierre volcanique,  une pierre de folie percée par des entonnoirs en porcelaine qui diffusent une substance blanchâtre : un remède ou un poison… Une substance qui forme des larmes épaisses, fertiles et crémeuses dégoulinant le long du socle et sur le sol.

Masse creuse, montée aux colombins. Ventre mou avec de la salive aux bords des lèvres.

Le comportement du verre, sa fluidité dans la chaleur m’a permis d’envisager un rapprochement avec le silicone. Coquillage et mollusque moite qui se déversent et se répandent en une large flaque de silicone rose.

Mécénat d’entreprise d’Arc International pour la résidence sculpteur de lumière.

Etagère et casier présentant le fourbi des accessoires, éléments et pensées qui composent généralement mon travail. Une sorte de boite à outils qui reste disponible et visible.

Détournement des éléments de ferme, Résidence en milieu rural, Dompierre sur Besbre.